L’amitié débordée

Le spa privatif est un lieu où tout est permis comme rien ne peut se passer. En couple, entre ami.e.s, entre frères et sœurs. Le spa privatif si vous ne connaissez pas, ce sont quelques heures à réserver à l’avance dans un lieu sombre équipé d’un grand écran et un accès internet (libre d’y regarder ou écouter selon les envies du moment). Le petit salon pour partager un cocktail servi dans le petit sas à l’entrée n’est que la première étape en attendant les verres. Une fois servis, le choix est libre de se poser au sauna, dans le hammam ou le jacuzzi variant mille bulles et couleurs. 

Le jacuzzi reste le plus relaxant. Le maillot de bain est de mise mais libre de l’ôter pour un meilleur confort comme un rapprochement attendu, prémédité, même pas rêvé, ou tout simplement sans rapprochement. La lumière est tamisée, le décor est voyagesque, la musique crée l’ambiance, les bulles cachent le corps de l’autre. Un premier contact effleuré, un air gêné, presque confus, un autre effleurement presque cherché, un regard… et c’est trop tard, attirant deux bouches comme deux mains. Oser ? Non l’idée de cette séance était de partager un moment amical au détour d’une détente estivale un jour de pluie. Y penser et changer de lieu pour abandonner l’idée par cent degrés., et ne pas dévier du sens premier de cette sortie. 

La vapeur du hammam grise les têtes un peu plus, un brouillard dissimule les corps qui encore se frôlent. 

Respirer. Suffoquer. 

Une douche froide s’impose. Boire le verre posé au bord du jacuzzi. Changer l’intensité des bulles d’eau. Se rapprocher juste pour tester les jets. Se regarder et s’embrasser en s’embrasant. Ce n’est pas trop tard, c’est juste le bon moment.

S’encastrer au rythme des bulles. S’empaler au rythme des sons. 

S’embrasser au rythme des bruits.

Respirer. Suffoquer. 

Avoir envie de se rapprocher encore. 

Respirer. Suffoquer avant le coup de sifflet final… les suivants vont arriver … se doucher, se rhabiller, rouler, la déposer. Non l’accompagner avec ses clés jusque son chevet pour juste l’aider à s’exciter encore. Lui faire l’amour. La laisser être entreprenante. 

Respirer. Suffoquer. Cette amitié transformée…

Rêve ou réalité ? Réalité ou fantasme ? À faire ou à refaire ? Et si tout n’était qu’à moitié : mi-rêve, mi-réalité, mi-fantasme 

jFA